Etats généraux de la diplomatie française : de nouveaux moyens conformes aux ambitions
Un « travail d'introspection et de projection ». C’est en ces termes que le Président de la République, clôturant les États généraux de la diplomatie le 16 mars dernier, a salué le travail accompli au terme d’une consultation sur l’évolution de la diplomatie française. A cette occasion, le Président a annoncé une augmentation des moyens du ministère des affaires étrangères, une façon d’assurer « une diplomatie plus forte au service de ses ambitions ».
Lancés en septembre 2022, les États généraux de la diplomatie ont constitué, selon les termes du ministère des affaires étrangères qui était chargé de les mettre en œuvre, un « exercice inédit de réflexion collective », avec trois grandes missions à la clef : élaborer des solutions efficaces et concrètes à des crises complexes, aborder de façon ouverte et inclusive l’évolution des métiers et des missions diplomatiques, renforcer l’outil diplomatique, accroître son efficacité, améliorer les conditions d’exercice des métiers.
Réarmer la diplomatie française
La ministre de l’Europe et des affaires étrangères a ainsi reçu, le 15 mars 2023, le comité des États généraux de la diplomatie pour la remise de son rapport intitulé Pour un plan de réarmement de la diplomatie française.
« En s’inspirant des réflexions et du millier de propositions formulées par les participants », ce rapport propose « un état des lieux et des recommandations relatives aux structures, aux méthodes, aux moyens budgétaires et humains, et à l’organisation des métiers de la diplomatie ». En outre, précise le ministère, le rapport « recommande les pistes d’une profonde transformation de notre outil diplomatique au service de la politique étrangère de la France et au service des Français ».
Quatre transformations essentielles
A l’issue de la remise du rapport, la ministre s’est ainsi engagée à opérer « quatre transformations » :
- s’adapter « plus rapidement aux changements du monde », bâtir des « partenariats nouveaux », grâce à une « meilleure capacité d’anticipation, de meilleures capacités d’analyse politique et un renforcement de notre culture stratégique » ;
- investir « résolument le champ de l’influence », en rétablissant une politique d’influence de la France qui couvre à la fois la communication et la coopération culturelle ;
- prendre « pleinement le tournant des enjeux globaux », à l’échelle nationale et européenne, en formant « des coalitions sur des enjeux tels que, par exemple, le climat, la biodiversité, l’alimentation, l’éducation, la santé » ;
- rapprocher « davantage la diplomatie des Français », moderniser les consulats et travailler davantage « avec les autres acteurs de l’action extérieure que sont les collectivités territoriales et la société civile ».
Des moyens conformes aux ambitions
« Mettre les moyens en conformité avec nos ambitions ». Ce sont les mots même du Président de la République, venu le 16 mars clôturer ces Etats généraux de la diplomatie au quai d’Orsay, qui a donné concrètement les moyens de réaliser ces transformations en annonçant plus 700 emplois sur quatre ans et une hausse du budget de plus de 20% sur la même période, pour atteindre 7,9 milliards d’euros en 2027. Une décision qui, selon la ministre, permet à chacun d’en « mesurer le caractère historique après trente ans de baisses ». Ces nouveaux moyens, souligne encore le Président, permettront de « réengager des capacités nécessaires, de pouvoir déployer des compétences nouvelles » et « défendre nos priorités, notre influence et de nous donner les capacités au rayonnement de notre pays ».
A noter que dans son discours, le Président Macron a également salué l’action de l'ensemble des opérateurs au service de la diplomatie. Evoquant notamment l'Agence française de développement, le Chef de l’Etat s’est exprimé sur le rôle des opérateurs et sur la tutelle exercée par le ministère. A ce propos, estime le Président, « la bonne tutelle est une tutelle stratégique, pas une tutelle tatillonne qui cherche au fond à faire le même métier ou à le doublonner ».