Jeunes chercheurs internationaux dans un laboratoire
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Pour une meilleure valorisation du doctorat en France

Un rapport portant sur une valorisation du doctorat dans le monde de l’entreprise et de l’industrie vient d’être remis aux ministres de l’enseignement supérieur et de l’industrie. Ce rapport, qui observe un certain retard de la France en matière d’insertion professionnelle des docteurs, préconise différents axes d’amélioration. Parmi ceux-ci, le Gouvernement a retenu la mise en place d’une journée européenne du doctorat, la création d’une plateforme nationale pour faire le lien entre formation doctorale et emploi, une meilleure articulation entre formations d’ingénieur et recherche.

Intitulé « Recommandations pour la reconnaissance du doctorat dans les entreprises et la société », le rapport rédigé par Sylvie Pommier, ancienne présidente du Réseau national des collèges doctoraux, et par Xavier Lazarus, directeur associé du fonds d’investissement Elaia, est « tourné vers une refonte ambitieuse de la place du doctorat dans notre société ». En décembre 2023, les ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche et de l’industrie ont en effet confié aux auteurs de ce rapport une mission « pour renforcer les dispositifs existants et décliner de nouvelles mesures » autour de trois grands objectifs : accroître la part de docteurs parmi les chercheurs en entreprise et la part d'ingénieurs en doctorat ; renforcer l'accompagnement des docteurs dans leur parcours professionnel ; valoriser la perception du grade de docteur.

 

Un constat de départ plutôt négatif

Les rapporteurs pointent d’abord ce qu’ils appellent « le retard de la France, en comparaison avec ses partenaires internationaux, en matière d’insertion professionnelle des docteurs ». Selon le rapport, avec 1% de docteurs dans la population âgée de 25 à 34 ans, la France serait en retrait par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE (1,3%), mais aussi par rapport à la Suisse (3%), les Etats-Unis (2%), l’Allemagne (1,6%) ou encore le Royaume-Uni (1,5%). Cet écart semble en outre continuer de se creuser. Selon les rapporteurs, « le nombre de docteurs formés chaque année a augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE quand il a stagné en France ». Sur 10 ans, entre 2011 et 2020, le nombre de docteurs a augmenté de 43% en Chine, de 19% en Inde et de près 7% aux Etats-Unis, alors qu’il a diminué de 17% en France.

Cependant, observe le rapport, si l’on met en perspective le taux de croissance du nombre de doctorants et le taux de croissance de la population active, ces « chiffres bruts » sont un peu modérés, mais ils mettent aussi « en évidence la dynamique à l’œuvre dans d’autres pays et les efforts importants faits par certains pour renforcer leur potentiel de recherche et leur enseignement supérieur »

 

Un changement culturel à l’œuvre

Notant encore que « la présence des docteurs dans le secteur privé reste également limitée », avec seulement 11 % des chercheurs en entreprise, comparé aux ingénieurs qui constituent 56 % de cette population, les ministres commanditaires du rapport soulignent que « cette situation appelle à un changement culturel ».

Compte tenu toutefois de l’ensemble des mesures déjà prises en France « pour renforcer l’attractivité du doctorat et les conditions de déroulement des thèses », les priorités se portent maintenant sur l’aval de la formation doctorale, avec un enjeu double : augmenter la part des docteurs parmi les chercheurs en entreprises, favoriser la reconnaissance du doctorat dans le monde socio-économique.

Il s’agit maintenant pour le Gouvernement, à partir de ce rapport, de valoriser davantage le doctorat en France, « au-delà du monde académique, grâce à des actions coordonnées sur les aspects structurels, la formation et la perception des docteurs par les acteurs économiques ».

 

Des mesures concrètes déjà retenues

Pour y parvenir, parmi les recommandations préconisées par le rapport, les ministres ont notamment retenu trois grandes mesures qui se concrétisent par des actions fortes :

  • valoriser le doctorat, en instaurant une « journée européenne du doctorat » qui aura pour but de mettre en avant les parcours d’excellence, les réussites et les opportunités de formation dans tous les établissements d’enseignement supérieur et de recherche européens ;
  • améliorer le lien entre formation doctorale et emploi, en créant « une plateforme nationale dédiée au doctorat et à l’emploi des docteurs » qui permettra « d’ajuster le cadre de la formation doctorale », afin de « favoriser les relations avec les secteurs économiques » et « d’associer plus efficacement les représentants des secteurs d’emploi aux collèges doctoraux » ;
  • approfondir les liens entre les formations d’ingénieur et la recherche, en encourageant « les parcours pré-doctoraux pour les étudiants en ingénierie et en facilitant leur intégration dans l’écosystème national de recherche ».

Et le ministre de l’enseignement supérieur de souligner que le diagnostic porté par le rapport, assorti de ces recommandations concrètes, permettra d’enrichir « la feuille de route du ministère afin de renforcer les passerelles entre la recherche publique et le monde de l’entreprise et d’offrir davantage de débouchés professionnels à nos docteurs ». Une opinion partagée par le ministre de l’industrie qui salue également la parution de ce rapport fournissant « des pistes rapidement déclinables afin de renforcer les synergies entre recherche et industrie ».

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Publié le : 12/11/2024 à 15:06
Mis à jour le : 12/11/2024 à 15:23
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