La place de la France dans les classements internationaux, nouvelle édition

Télécharger la Brève

Apparus progressivement depuis les années 2000, les classements internationaux des universités et des établissements de l’enseignement supérieur ont pris une place importante dans le monde académique. Relayés et mis en avant aussi bien par les gouvernements, les médias que par les établissements eux-mêmes, la publication de ces classements est devenue un rendez-vous régulier, de même que leur critique, notamment sur les critères de sélection. Une plus grande concurrence entre établissements s’est mise en place, et des stratégies pour améliorer leurs rangs[1], notamment via des regroupements.

Les classements peuvent se lire aussi bien par le nombre d’établissements d’un pays classés – par exemple la France a 27 établissements dans le classement de Shanghai – que par l’évolution de chaque établissement – Paris-Saclay est classé 15e en 2023. L'émergence des classements thématiques, plus récente, permet à la France de se distinguer dans certains domaines spécifiques, comme les mathématiques, l'écologie, l'océanographie ou encore les MBA.

Depuis dix ans, la position globale de la France a progressé dans les classements internationaux, en lien avec la prise en compte par les rankings des nouveaux regroupements d'établissements (Etablissements publics expérimentaux) comme Paris-Saclay, PSL ou Sorbonne Université. Plus importants en taille, ces établissements se trouvent mieux classés, mais réduisent aussi le nombre d'établissements français pris en compte.

Image

Classement de Shanghai (août)

Créé en 2003, le classement de l'université Jiaotong de Shanghai[2] est l’un des classements les plus attendus et les plus reconnus dans le monde universitaire. Il compare 1000 établissements de l'enseignement supérieur sur des critères académiques, tels que le nombre de prix Nobel et médailles Fields (anciens et actuels), le nombre d’articles publiés dans les revues Nature et Science, et d’autres indicateurs de référence.

En 2023, la France se situe à la 4ème place mondiale en nombre d’établissements dans le top 50 du classement de Shanghai, avec 3 établissements, derrière les Etats-Unis (28), le Royaume-Uni (6) et la Chine (4), mais devant la Suisse (2), le Canada (2), le Japon (2) ; le Danemark (1), l’Australie (1) et la Suède (1). Au total, 27 établissements français sont classés (-1 par rapport à 2022), dont plus des deux tiers d’entre eux dans la première moitié du classement (top 500).

En 2023, les quatre établissements français du top 100 gagnent plus de places qu’ils n’en perdent :  Paris-Saclay 15e (+1 place), PSL 41e (-1), Sorbonne Université 46e (-3), Université Paris-Cité 69e (+9).

La présence de Paris-Saclay classé 15e permet à la France de revendiquer une 3e place en nombre d'établissements dans le top 20, à égalité avec la Suisse. Paris-Saclay est également le premier établissement non anglo-saxon de tout le classement.

Dans le top 500, la France devient le 6e pays ex-aequo avec 18 établissements classés en 2023 (+2), à égalité avec le Canada (-1), passant devant l’Italie (17 établissements), mais toujours derrière l’Australie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et les États-Unis.

La France a connu une baisse du nombre d’établissements dans le top 500 : après en avoir positionné 23 entre 2007 et 2009, elle a vu ce nombre baisser progressivement, notamment entre 2019 et 2020 avec quatre "sorties" du top 500. Cela peut s’expliquer notamment par le regroupement de plusieurs établissements en un seul EPE. Ce nombre remonte en 2023 avec l'apparition de deux nouveaux établissements.

Par comparaison, l’Allemagne a au total plus d’établissements classés que la France (45 contre 27), mais moins dans le haut du classement : elle n’en a aucun dans le top 50 (vs 3 pour la France), 4 dans le top 100 (comme la France), 31 dans le top 500 (contre 18 pour la France).

L’université de Shanghai produit également des classements thématiques : les établissements français s’illustrent puisque 84 sont classés en 2023, dans 51 palmarès disciplinaires sur les 55 que compte le classement.

La France se distingue particulièrement en mathématiques, avec 35 établissements classés dont deux dans le top 5 (Paris-Saclay 2e et Sorbonne Université 4e). Les universités françaises s’illustrent également dans d’autres disciplines, en occupant 7 % des places en océanographie et en génie métallurgique, 6 % en écologie et en technologie médicale.

Image

Center for World University Ranking (avril)

Le CWUR produit un classement annuel selon plusieurs critères : qualité de l’enseignement, de la recherche, du corps professoral en fonction des distinctions reçues, taux d’emploi et nombre d’anciens élèves atteignant des postes à responsabilités.

Le nombre d’établissements français en haut du classement a augmenté au fil des années, passant d’un seul dans le top 50 lors de la première édition de 2012, à cinq dans celui de 2023 : PSL (21e), Paris-Saclay (32e), l’Université Paris Cité (39e), Sorbonne Université (41e), et l’Institut Polytechnique de Paris (45e). Au total, 77 établissements français sont classés dans l’édition 2023.

CWTS Leiden Ranking (juin)

Le CWTS de l’université de Leiden publie chaque année plusieurs classements des universités, calculés sur des indicateurs bibliométriques. Sur l’année 2011-2012, aucune université française ne se situait dans le top 100 du classement « scientific impact », en fonction du nombre de reprises des articles alors qu’en 2021 deux universités françaises sont dans le top 100 : Paris-Saclay (88e) et Sorbonne Université (90e). En 2023, 33 établissements français sont classés (+3 par rapport à l’édition précédente), mais aucun n’est dans le top 100 : Paris Cité (106e), Sorbonne (110e), Paris-Saclay (123e).

Le CWTS publie trois autres classements thématiques, en fonction du nombre de collaborations, du nombre de publications en open access, et du nombre de femmes auteures. En 2023, c’est dans cette dernière catégorie que les universités françaises se positionnent le mieux : cinq dans le top 100 dont deux dans le top 20, l’Université de Paris (14e) et Sorbonne Université (21e).

Image

QS World University Ranking (juin)

Ce classement annuel des universités, publié par Quacquarelli Symonds depuis 2011, prend en compte des indicateurs comme la réputation académique, le nombre de citations de travaux de recherche, ou encore le ratio professeurs/étudiants. Dans le classement de 2012, deux établissements français étaient dans le top 100 (l’ENS Paris et l’Ecole Polytechnique).

Aujourd’hui, dans le QS 2024 publié en juin 2023, 38 établissements français sont classés dont quatre dans le top 100 :

• PSL (24e, gagne +2 places en 1 an) ;
• Institut Polytechnique de Paris (38e, +10 places) ;
• Sorbonne Université (59e, +1 place) ;
• Université Paris-Saclay (71e, -2 places)

QS publie également des classements par discipline, dans lesquels s’illustrent des établissements français : INSEAD (2e en études commerciales et de gestion), Sciences Po (3e en sciences politiques), HEC Paris (6e en marketing et 10e en études commerciales et de gestion)… et le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (2e en Performing Arts).

Pour la première fois en 2023, QS publie un classement consacré aux universités européennes : 690 établissements de 42 pays sont classés dans ce QS Europe, dont 50 français. Les quatre établissements français du top 100 monde sont classés dans le top 30 européen : PSL (7e), Institut Polytechnique de Paris (21e), Sorbonne Université (25e) et Université Paris-Saclay (30e).

Times Higher Education World University Ranking (octobre)

Créé en 2004, le classement THE est basé sur plusieurs critères : qualité de l’enseignement et de la recherche, citations, transfert de connaissances vers l’industrie et rayonnement international. Il y a dix ans, huit établissements français étaient classés dans les 500 premiers, dont trois dans le top 100 (ENS, Ecole Polytechnique, Université Pierre et Marie Curie).

Au classement THE 2024, la France obtient un total de 44 établissements classés (+2 par rapport à l’édition précédente). Parmi ceux-ci, 16 établissements sont dans le top 500, dont quatre dans le top 100 : PSL (40e, +7 places), Paris-Saclay (58e, +35), Institut Polytechnique de Paris (71e, +24) et Sorbonne Université (75e, +15), chacun enregistrant de bonnes progressions sur un an.

Dans le classement THE thématique 2024, les établissements français s'illustrent dans plusieurs disciplines :

• 35 en ingénierie (+2 en un an)
• 33 en sciences physiques (+2)
• 28 en sciences sociales (+3)
• 27 en sciences informatiques (+3)
• 23 en sciences du vivant (+1)

Image

Classements du Financial Times (septembre)

Depuis 2005, le Financial Times publie un classement des meilleurs masters en management (MiM). Celui-ci est établi selon 17 critères, tels que l’internationalisation de l’école (cours internationaux et mobilité des étudiants), la diversité des personnels et des étudiants (nationalité, sexe), le salaire des diplômés et leur progression de carrière… Dans le classement MiM de 2011, seize écoles françaises étaient classées.

En 2023, la France se distingue avec 21 écoles classées dans le top 100 : c’est le pays le mieux représenté au niveau mondial, devançant le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Parmi les écoles françaises, quatre figurent dans le top 10 : HEC Paris (1er, +1), ESCP Business School (4e, +1) Essec Business School (5e, +1), et l’EMLyon Business School (7e, +2).

Le classement des meilleurs masters en finance (MiF), illustre également l’excellence à la française puisque le top 4 de 2023 est 100% français : dans l’ordre ESCP BS, HEC Paris, Essec BS et Skema BS.

[1] « La prise en compte des classements internationaux dans les politiques de site » Rapport à la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et au ministre de l’économie, des finances et de l’industrie – mai 2017

[2] « Academic Ranking of World Universities », réalisé par une équipe de recherche de l’Université Jiaotong à Shanghai