Plan sur l’intelligence artificielle : intelligence humaine et attraction des meilleurs chercheurs

C’est en pariant sur "l'intelligence humaine et l'attraction des meilleurs chercheurs", qu’Emmanuel Macron vient de présenter, dans son discours sur  "l’intelligence artificielle au service de l’humain" au Collège de France le 30 mars dernier, un dispositif destiné à faire de la France un acteur majeur dans le secteur de l’IA. L'effort national pour l'intelligence artificielle s’élèvera à 1,5 milliard d'euros, étalé sur cinq ans, avec 500 millions d'euros de financements privés.

Un plan coordonné par l’INRIA

"L’excellence de notre recherche sera le terreau de nos champions industriels futurs", tel est le principe sur lequel se fonde ce programme national, coordonné par l'INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) en lien avec les autres organismes de recherche partenaires et les universités, avec pour objectif de doubler la formation en IA. Car, souligne le Président, « nous devons faire un effort tout particulier sur la formation. Le premier enjeu de l'intelligence artificielle à l'échelle mondiale ce sera celui des talents. Nous avons une attractivité par notre excellence parce que nous sommes moins chers que beaucoup d'autres mais le risque est qu'il y ait un assèchement rapide de ce vivier ».

Evoquant la place de la France dans la bataille de l’intelligence artificielle, le Président a rappelé que "nous avons des atouts pour réussir dans l'intelligence artificielle, nous avons des atouts parce que nous avons d'ores et déjà des talents, nous avons une excellence de la formation, en sciences de l'informatique, en mathématiques".

Ce plan, qui impliquera toute la communauté scientifique et universitaire, reposera sur un réseau d’instituts dédiés localisés dans quatre ou cinq endroits en France constituant une forme de hub de recherche au meilleur niveau international.

Un programme de chaires individuelles

"La France, pour tenir son rang, devra également rayonner au plan international". C’est pourquoi vont s’ajouter à ces moyens stratégiques un programme de chaires individuelles qui devrait permettre d'attirer davantage de chercheurs étrangers.

Dans cette perspective, le Président a annoncé "la mise en place d'une série d'appels à projets sur le mode de Make our planet great again qui a permis de sélectionner les meilleurs projets mondiaux et de financer de manière différentielle les meilleures recherches en la matière et donc d’attirer les meilleurs enseignants, enseignants-chercheurs pour une part de leur carrière ou pour une année, d’attirer les meilleurs projets de recherche à travers ces sélections pour faire justement de la France un lieu d'attractivité et de compétitivité internationale en la matière".

Au-delà du cadre technique, et dans le droit fil du rapport que lui a remis le mathématicien Cédric Villani, le Président a fixé des objectifs généraux pour le développement de l’IA : outre le développement de la recherche, il s’agira d’envisager l’ouverture des données et de se préoccuper aussi de l’éthique et de la place de l’IA dans la société. Mais c’est bien la recherche et la formation qui devraient être les principaux acteurs et bénéficiaires de ce plan puisque « le premier enjeu de l'intelligence artificielle est d'abord celui des talents », comme l’a souligné à plusieurs reprises le Président de la République.