59% des titulaires d’une licence occupent un emploi salarié 12 mois après le diplôme

La Note d’information du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche est le fruit du travail d’InserSup, un nouveau système d’information obtenu par rapprochement de fichiers administratifs étudiants et emploi, afin de mesurer et qualifier l’insertion professionnelle des sortants du supérieur, en l’occurrence après la licence. Comme le souligne bien la Note du ministère, « la licence générale n’a pas jusqu’à présent pour vocation l’insertion professionnelle du fait de son contenu largement théorique ». Après ce diplôme, « la suite logique pour les étudiants », remarque le ministère, est plutôt la poursuite d’études : 83,3% des diplômés de la promotion 2022 ont ainsi suivi cette voie. Cependant, cette proportion a tendance à diminuer depuis deux ans : 84,0% pour les diplômés 2020 et 83,7% pour ceux de 2021.

Une trajectoire d’insertion assez semblable d’une promotion à l’autre

Pour la promotion 2022, 17,7% des diplômés de licence générale sont donc « sortis de l’enseignement supérieur avec une licence générale ». Ainsi, 12 mois après leur diplôme, 59% d’entre eux « occupent un emploi salarié en France » (soit - 0.8 point par rapport à 2021) et 18 mois après la diplomation, cette part s’établit à 53,3%, en retrait de 0,1 point par rapport à la promotion précédente.

Selon le ministère, cette « trajectoire d’insertion » au cours des 30 mois suivant la diplomation, « ondule entre 55% et 60% ». Elle apparaît comme quasi identique à celle de la promotion précédente, mais elle est plus rapide que celle de la promotion 2020 qui était plus progressive « car fortement touchée par la crise sanitaire ».

De légères variations selon le type de formation

Dans le détail, selon la nature des formations et leur dominante, les statistiques d’emploi varient davantage. Ainsi, en 2022 :

• les diplômés en Sciences-Technologies-Santé (STS) enregistrent le taux d’emploi salarié en France à 18 mois le plus élevé (58,9%) ;
• les licenciés en Sciences Humaines et Sociales (SHS) s’insèrent presque aussi bien (58%) ;
• les diplômés de Droit-Economie-Gestion (DEG), à 54,2%, enregistrent un recul significatif par rapport à la promotion précédente (- 1,9 point) ;
• les diplômés de Lettres-Langues-Arts (LLA) voient leur taux d’emploi salarié en France à 18 mois progresser légèrement (+ 0,5 point), tout en restant le plus bas à 49,4%.

Un bonus d’insertion pour les femmes

En ce qui concerne le genre des diplômés, le ministère note que l’insertion en emploi salarié en France des diplômés de licence générale de 2022 est « plus favorable aux femmes qu’aux hommes » que ce soit à 6, 12 ou 18 mois après leur diplomation.

Dans les faits, la différence en leur faveur est de 4,2 points à 6 mois, de 1,7 point à 12 mois et de 1,3 point à 18 mois.

A 18 mois, précise la Note d’information, la différence en faveur des femmes est très significative pour les diplômées en Sciences-Humaines et sociales et en Droit-Economie-Gestion, même si elle l’est moins en Lettres-Langues-Arts et Sciences-Technologies-Santé.

De même, les femmes sont davantage insérées en emploi stable 18 mois après leur diplôme. En effet, les hommes sortants de licence générale sont à 45,5 % en CDI contre 47,8 % pour les femmes.

Un quart des diplômés dans la fonction publique

Pourtant, selon la Note du ministère, les diplômés sortants de licence générale « présentent la particularité d’occuper beaucoup plus massivement que les autres diplômés des emplois en CDD (37,4%) ».

C’est pourquoi les diplômés de licence générale sont « bien plus enclins à entrer en tant que titulaire dans la fonction publique (5,5 %), puisque la licence est un diplôme offrant une « voie d’accès aux concours ». Au total, en incluant les CDI et les CDD, un quart des diplômés sortants de licence générale ont pour employeur la fonction publique. Plus précisément, les diplômés en LLA, sont ceux qui s’insèrent le plus fréquemment sous la forme d’un CDI, les diplômés de SHS s’insèrent le plus avec un CDD et ceux de DEG s’y insèrent le moins… Mais ce sont les diplômés de DEG qui se portent « le plus fréquemment vers un emploi d’agent de la fonction publique », conclut la Note.