Les thématiques MOPGA

Il existe des lacunes dans les connaissances essentielles dans la façon de relever les défis de développement durable dans le contexte des changements globaux et climatiques. Parmi ces dernières figure le fait de répondre aux besoins fondamentaux d’une population humaine toujours plus nombreuse dans un écosystème mis sous pression, mais également la façon dont les sociétés sont aptes à relever les défis mondiaux en matière d’environnement et de durabilité.

Ces changements transformationnels sont multidimensionnels ; ils concernent à la fois la santé et le bien-être des humains, la démographie, les stratégies économiques et leurs liens avec la production et  la consommation durables, l’urbanisation, les nouvelles technologies et les processus nouveaux, l’énergie et la gouvernance pour favoriser la durabilité à l’échelle mondiale en particulier, mais pas seulement sous le stress généré par le changement climatique.

Parmi les thèmes figurent :
 

• Répondre aux besoins fondamentaux et vaincre les inégalités.
   
• Diriger et gérer le développement durable à l’échelle locale et mondiale.
   
• Gérer la croissance, les synergies et les compromis.
   
• Explorer, comprendre et évaluer les mécanismes de transformation et les questions relatives au cycle de vie.
   
• Développer, mettre en œuvre et promouvoir les technologies durables.
   
• Développer des technologies et des matériaux de recyclage et écologiques.
   
• Comprendre et évaluer les défis qui pèsent sur la santé mondiale et gérer les risques et l’équité relatifs à la santé en lien avec le changement environnemental et climatique.

La transition des énergies fossiles vers des sources d’énergie décartonnée innovante ainsi que le développement de stratégies de stockage et d’utilisation du carbone sont sans conteste les solutions actuelles visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il est nécessaire de développer des capacités de stockage au bon moment et au bon endroit par le biais de systèmes de gestion intelligents.

De manière générale, les concepts liés à la flexibilité de la population/des besoins économiques et des habitudes de consommation doivent s’inscrire dans une perspective de transition énergétique accélérée.

Parmi les thèmes figurent :
 

• Faire  émerger  des  concepts  et  des  technologies  innovants  pour  favoriser  une production, un stockage et une distribution massifs de l’énergie.
   
• Promouvoir l’efficacité énergétique.
   
• Favoriser une production et une bioproduction des matières premières d’origine végétale qui soient viables sur les plans économique, environnemental et social.
   
• Développer    des        approches          systémiques      des        problématiques d’énergie/ d’économie/ de matériaux ainsi que des analyses de scénarios prospectives.

La connaissance et le suivi des mécanismes physiques, chimiques, biologiques, écologiques et sociaux qui sous-tendent les changements environnementaux tant à l’échelle mondiale que régionale sont indispensables.

À cette fin, il est nécessaire de comprendre la façon dont ces mécanismes ont interagi par le passé et sont susceptibles d’évoluer à l’avenir, mais également d’effectuer des évaluations scientifiques pertinentes dans différents contextes à la fois mondiaux et régionaux.

Parmi les thèmes figurent :
 

• Une  observation  accrue  du  système  terrestre  et  l’attribution  des  changements environnementaux et climatiques, dont les changements anthropogéniques.
   
• Une meilleure compréhension des processus, des échelles d’interaction, des risques et des seuils.
   
• Une amélioration des activités de modélisation des systèmes terrestres complexes, de l’assimilation des données et de la prévisibilité.
   
• Une exploration des scénarios futurs.

Face aux enjeux des questions environnementales, l’adaptation de nos économies, l’acceptation des sociétés ou  la conduite du changement sont autant d’enjeux pour nos sociétés contemporaines. Les sciences humaines et sociales doivent permettre de mieux comprendre les implications des changements notamment étudiés dans les 3 précédents thèmes pour les sociétés et de les y préparer.  Sont ainsi attendues des travaux dans les disciplines du droit, des sciences politiques, de l’économie, de la sociologie, de la psychologie ou encore de la philosophie, etc.

Le concept « One Health » promeut une approche intégrée, systémique de la santé humaine, animale et des écosystèmes aux échelles locales, nationales et planétaire. Cette approche permet d’acquérir une meilleure connaissance des causes et des conséquences du fonctionnement et de l’évolution de nos sociétés (en termes de démographie, de mobilité, de conditions économiques, de modes de vie, de bien-être et de santé publique…), des changements environnementaux globaux, incluant les changements climatiques et l’érosion de la biodiversité, ainsi que de la prolifération des maladies émergentes. Elle permet ainsi d’orienter les politiques publiques en matière de prévention ou d’innovation en santé, dans des contextes économiques et socio-culturels diversifiés, et vise notamment à considérer de façon globale les enjeux de santé, de gestion de l’environnement et de pressions sur la biodiversité afin de mieux prévenir et répondre aux maladies émergentes à risque pandémique.

A titre d’exemple, la pandémie actuelle de la Covid-19, qui affecte au niveau mondial la société humaine, a un impact non seulement sur la santé des populations mais aussi en termes socio-économiques, dont les aspects négatifs sont la perte de revenus et l’aggravation de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition mondiales. Ses causes sont multiples et dépassent le champ de la virologie et de l’épidémiologie et ses conséquences dépassent le champ de la santé publique. Une telle approche permet également de considérer les inégalités socio-économiques à différentes échelles spatiales et temporelles Ces inégalités concernent non seulement l’accès aux systèmes de santé, les capacités des systèmes des soins, et renforcent la vulnérabilité des populations humaines et animales ainsi que des écosystèmes face aux changements environnementaux. 

De fait il n’est plus possible de parler de santé humaine et de santé animale sans prendre en compte l’environnement dans lequel les êtres vivants évoluent. Il est maintenant évident que des solutions ne pourront être trouvées que sur la base des résultats de recherches multidisciplinaires (en santé animale, en santé humaine, en santé environnementale, ainsi qu’en sciences humaines et sociales), que ce soit au niveau de la recherche fondamentale ou au niveau de la recherche translationnelle. Donner sa pleine mesure au concept « One Health » implique ainsi de travailler les interfaces entre différentes sciences :  médecine humaine et vétérinaire, agronomie et écologie, sociologie, géographie, etc.