Santé mentale
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Un rapport inédit de Nightline sur la santé mentale étudiante en Europe et en France

Tout public

Nightline Europe, réseau européen d'associations pour améliorer la santé mentale des jeunes, publie un rapport sur la santé mentale étudiante en Europe et en  France. Intitulé « Mieux comprendre pour mieux agir », ce rapport dresse un état des lieux de la santé des 18-24 ans.

Nightline est un service d’écoute destiné aux étudiants, une association gérée par des étudiants bénévoles, destinée aux étudiants, avec l’appui de professionnels. Nightline Europe regroupe les différents Nightline nationaux, dont Nightline France. L’association a été créée en France en 2017 et dispose désormais de services d’écoute dans toutes les grandes villes universitaires. Au-delà de la ligne d’écoute, Nightline œuvre également pour l’amélioration de la santé mentale étudiante « en agissant à l’échelle individuelle, collective et sur l’écosystème de l’étudiant ».

 

 

Les troubles de santé mentale en hausse

C’est dans cet esprit, avec la volonté de « mieux comprendre pour mieux agir », que Nightline présente son rapport inédit basé sur environ 15 000 appels et/ou tchats enregistrés sur neuf mois de l’année universitaire 2023-2024 par des étudiants bénévoles formés à travers les 29 Nightlines membres du réseau de cinq pays (Allemagne, Autriche, France, Irlande, et Royaume-Uni).

Ces données, comme l’écrit l’association, « offrent un éclairage unique sur les besoins des étudiants et les facteurs contribuant à leur mal-être ». Il apparaît ainsi, selon les chiffres de l’Association des universités européennes (European University Association) repris par Nightline, que 40% des étudiants dans l’Union européenne rencontrent des difficultés liées à leur bien-être ou à leur santé mentale et qu’un étudiant sur cinq serait concerné par un trouble de santé mentale. 

Plus précisément, sur les 15 000 appels analysés par Nightline à l’échelle européenne, 10,28% d’entre eux sont des appels relatifs au suicide. Un taux qui s’élève à 16,20% en France : le taux de pensées suicidaires chez les 18-24 ans a notamment augmenté de 218% chez les 18-24 ans en France, entre 2014 et 2021, avec une « prévalence accrue parmi les étudiants racisés, LGBTQIA+, précaires ou en situation de handicap », souligne le communiqué. Ainsi, sur l’année universitaire écoulée, « les bénévoles ont reçu en moyenne 1,57 fois plus d’appels et de tchats évoquant le suicide en France que parmi les 29 antennes européennes membres du réseau Nightline Europe ».

 

Une multitude de facteurs de risques 

Nightline Europe révèle par ailleurs que la France « se distingue par la proportion la plus élevée d'appels dans les catégories relatives à la solitude et au mal du pays (16%) ainsi qu’à la précarité et au logement (10%) ». Selon Nightline, la France se distinguerait aussi « en matière d’appels liés aux violences physiques et psychologiques (4%) ». De même, elle suivrait de très près le Royaume-Uni en matière d’appels relatifs aux violences sexuelles.

Autre facteur enfin, le « stress académique » qui est également évoqué par les étudiants parmi les grandes thématiques d’appels. Selon Nightline, tous les étudiants sont confrontés à la « pression de la réussite académique ». En outre, « nombre d’entre eux se trouvent loin du domicile familial pour la première fois, sans leurs réseaux de soutien tels que la famille ou les amis, et peuvent ainsi éprouver un sentiment de solitude ou d’isolement ». Ce serait le cas pour les étudiants internationaux qui, toujours selon Nightline, feraient « face à des barrières culturelles ou linguistiques qui constituent un obstacle à leur intégration et à leur bien-être ». Et Nightline de conclure : « les jeunes et tout particulièrement les étudiants sont à la croisée d’une période charnière de développement et de construction de soi et d’une kyrielle de facteurs de risques spécifiques ».

 

Des recommandations pour les décideurs politiques

Au-delà de ce « constat inquiétant » et face à cette situation, Nightline Europe propose des recommandations « pour encourager les décideurs politiques à travailler avec des acteurs clefs tels que les établissements d’enseignement supérieur et les organisations de la société civile ». Un travail en commun qui aurait pour objectif « de mieux comprendre et de renverser les tendances de la mauvaise santé mentale des étudiants à travers l’Europe ». Parmi ces recommandations :

  • intensifier les efforts sur toute la chaîne de solidarité, « en agissant à la racine des déterminants sous-jacents » ;
  • renforcer la sensibilisation et la prévention, en soutenant le repérage précoce à tous les niveaux ;
  • harmoniser les indicateurs récoltés par le réseau européen de bénévoles écoutants pour affiner les données sur la détresse étudiante à l’échelle européenne ;
  • définir une « stratégie interministérielle et pluriannuelle qui consacrerait le bien-être et la santé mentale comme clé de voûte des politiques publiques » ;

Bref, selon Nightline, « l’inaction n’est pas une option ».

 

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Publié le : 19/02/2025 à 11:09
Mis à jour le : 19/02/2025 à 11:36
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