Qu’est-ce que le sport universitaire de haut niveau ?

Les Jeux mondiaux universitaires constituent une véritable compétition sportive internationale où concourent exclusivement des étudiants sportifs de haut niveau. Organisés tous les deux ans, les Jeux mondiaux universitaires d’été 2023 se sont tenus cette année en Chine, du 28 juillet au 8 août, et ont permis à une centaine d’athlètes français de s’engager dans dix disciplines (athlétisme, badminton, escrime, judo, natation, taekwondo, tennis, tir, tir à l’arc et wushu).

Un statut particulier pour les sportifs universitaires français

Au total, pour cette 31e édition des Jeux mondiaux universitaires d’été, ce sont 5000 sportifs de 115 pays différents qui se sont affrontés. Pour la France, les athlètes qui ont participé à ces Jeux universitaires sont tous des étudiants qui bénéficient du statut de sportifs de haut niveau (SHN). Ce statut leur offre la possibilité, comme le précise le ministère, de « suivre leurs études dans l’enseignement supérieur, tout en bénéficiant d’aménagements de leur emploi du temps afin de suivre le rythme des entraînements et celui des compétitions locales, nationales ou internationales ».

Le sport de haut niveau, explique de son côté le ministère français des sports, « participe au rayonnement de la Nation et à la promotion des valeurs du sport ». Pour autant, toutes les disciplines sportives ne bénéficient pas de ce statut. Il est en effet nécessaire que le ministère des sports arrête une liste des disciplines sportives reconnues comme étant de haut niveau, principalement des disciplines qui sont inscrites aux Jeux olympiques et paralympiques. A ce jour, 161 disciplines sont définies comme « sportives de haut niveau », relevant à la fois des sports d'été et des sports d'hiver.

Des conditions requises et des aménagements accordés

Pour rejoindre les rangs des sportifs de haut niveau, le site dédié aux étudiants etudiant.gouv.fr précise que pour obtenir ce statut particulier, les étudiants doivent être :

• inscrits dans la liste ministérielle des sportifs et sportives de la catégorie des Espoirs et avoir été repérés comme tels au préalable par les fédérations sportives ;
• suivre une formation initiale ou une formation continue dans un établissement d’enseignement supérieur sous tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Lorsque ce statut est accordé, les étudiants sportifs de haut niveau obtiennent différents aménagements dans leurs études, par exemple une réorganisation de l’emploi du temps, une dispense d’assiduité à certains cours, un aménagement des examens, des cours en ligne. Dans ce cadre, les sportifs de haut niveau bénéficient aussi d’un soutien pédagogique et d’un suivi par un « référent sport de haut niveau », un soutien qui peut aussi se doubler d’un tutorat par un autre étudiant. Des aides complémentaires spécifiques peuvent également être apportées : aides à l’hébergement, contrôle médical et suivi diététique, mise à disposition de locaux sportifs, prêt de matériel…

Des innovations, des droits et des obligations

De son côté, l’ONISEP (Office national d'information sur les enseignements et les professions) souligne que les universités et les grandes écoles « innovent pour favoriser la réussite » des étudiants sportifs de haut niveau.

Parmi ces innovations, l’ONISEP retient en particulier :

• l’obtention pour le sportif d’un statut semblable à celui des étudiants salariés ;
• une priorité dans le choix des groupes de travaux pratiques et de travaux dirigés ;
• une annualisation du temps d’enseignement par discipline, un aménagement qui conforte la dispense d'assiduité ;
• un choix du passage de l'examen en contrôle continu ou en épreuve finale et l’étalement de la licence (de 4 à 6 ans d’années d’études pour parvenir à l’examen).

En contrepartie, les sportifs de haut niveau « s’engagent à fournir des résultats sportifs et scolaires ». Ainsi, à l’université et dans les grandes écoles, « ils sont incités à participer aux compétitions dans leur discipline sportive afin de représenter leur campus au plus haut niveau ». Ils doivent aussi, ajoute l’ONISEP, se rendre « disponibles pour intervenir lors de manifestations mettant en valeur leur établissement », certaines universités accordant même « jusqu'à 0,4 points en plus sur la moyenne générale du semestre aux sportifs qui respectent ces engagements » !