Plus de 90% des docteurs ont un emploi en 2021
Une récente note statistique du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche fait le point sur l’emploi des docteurs en France, qu’ils soient français ou internationaux. Selon cette étude, en décembre 2021, trois ans après l’obtention de leur doctorat en 2018, 92 % des docteurs occupaient un emploi, un taux d’insertion comparable à celui des diplômés de 2016. Quant aux doctorants de nationalité étrangère, 91% d’entre eux ont réussi leur insertion professionnelle, dont plus de la moitié en France.
Le doctorat, qui est le plus haut niveau de diplôme de l’enseignement supérieur, est délivré chaque année à environ 14 000 doctorants. En 2018, ce sont précisément 14 065 docteurs qui ont été diplômés et qui ont "bénéficié dans l’immédiat d’un contexte d’insertion professionnelle favorable", dans la mesure où l’emploi salarié en France a progressé de 1,1%, toutes catégories professionnelles confondues, durant l’année qui a suivi la soutenance.
Un contexte général un peu moins favorable
Indiquant qu’en 2019, 484 000 emplois ont été créés soit davantage qu’en 2018 (+212 000), la note d’information du ministère souligne ainsi qu’à la fin 2019, en France, 8,4% de la population active était au chômage, "soit un des niveaux les plus bas enregistrés depuis 2008".
Toutefois, avec l’arrivée de la pandémie en 2020, les docteurs diplômés en 2018 "n’ont pas pu continuer à bénéficier de conditions d’insertion aussi favorables". En effet, le PIB français a chuté de 7,8%, freinant leur insertion professionnelle. Mais en 2021, avec une nouvelle hausse du PIB, près de 855 000 emplois ont été créés, dépassant le niveau d’avant-crise et "créant ainsi des conditions d’insertion qui redeviennent plus favorables trois ans après l’obtention d’un doctorat en 2018". S’ajoute également à ce mouvement de reprise un facteur important, comme le rapporte l’étude, la loi de programmation de la recherche (loi du 24 décembre 2020) et ses mesures prévues en faveur du recrutement et du financement de la recherche en France .
Un retour à la normale avec une majorité d’emplois dans la recherche
Les docteurs diplômés en 2018 bénéficient ainsi de conditions d’emploi similaires à celles des docteurs diplômés en 2016.
Dans le détail : 67% occupent un emploi stable, 96% ont un emploi de cadre et 95% sont en emploi à temps plein. La stabilité dans l’emploi diffère davantage selon la discipline : en sciences du vivant, seuls 53% des docteurs occupent un emploi stable. Inversement, 71% des docteurs en sciences exactes et applications et 73% des docteurs en sciences de la société occupent un emploi stable.
Plus précisément encore, 62% des docteurs diplômés en 2018 continuent de travailler dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, le secteur public demeurant toutefois le premier employeur des docteurs diplômés en 2018, même si sa part a légèrement diminué par rapport aux diplômés 2016. Une baisse qui s’observe pour l’ensemble des disciplines.
Un focus sur l’insertion professionnelle des doctorants internationaux
Toujours selon la note du ministère qui accorde une large part aux doctorants internationaux, 42% des docteurs diplômés en 2018 étaient d’origine étrangère, ce qui représente "une part stable par rapport à la promotion 2016". Parmi l’ensemble des docteurs diplômés en 2018, la note du ministère estime que l’insertion professionnelle des docteurs de nationalité française trois ans après l’obtention du diplôme (93%) est à peine un peu meilleure que celle des docteurs de nationalité étrangère (91%).
Plus de la moitié des docteurs internationaux diplômés en France en 2018 travaillent en France trois ans après l’obtention de leur doctorat (53%), contre 48% des docteurs de nationalité étrangère diplômés en France en 2016. Une légère augmentation, attribuable selon l’étude à la fermeture des frontières au moment de la crise sanitaire qui "a freiné les mobilités internationales, voire les retours dans le pays d’origine".
Parmi les docteurs étrangers en emploi en France, 70% ont un emploi stable, contre 77% des docteurs de nationalité française. Néanmoins, souligne le ministère, "la part d’emplois de niveau cadre des docteurs de nationalité étrangère diplômés en 2018 et en emploi en France trois ans plus tard (97%) augmente de 2 points par rapport à celle des diplômés en 2016, alors que celle des docteurs de nationalité française reste stable entre les deux promotions (95%)". Dans le détail, 37% des docteurs de nationalité étrangère diplômés en 2018 occupent ainsi un emploi dans la recherche publique et 23% dans la recherche du secteur privé.