Prix Irène Joliot-Curie : Kate Grieve, remporte le prix Femme, recherche et entreprise
Les Prix Irène Joliot-Curie, qui honorent des chercheuses aux parcours exemplaires, viennent d’être dévoilés. Parmi les femmes distinguées, l’une d’entre elles, la physicienne Kate Grieve, directrice de recherche à l’INSERM, a remporté le Prix Femme, recherche et entreprise. Cette alumna originaire d'Ecosse, qui a fait des études à Londres puis en France, a mené une carrière internationale, notamment aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs le cas de toutes les chercheuses récompensées qui ont une carrière et une renommée internationale !
Depuis sa création en 2001, le prix Irène Joliot-Curie, qui porte le nom de cette illustre chimiste, physicienne et femme politique française, « œuvre en faveur de la promotion des femmes dans l’univers des sciences, de la recherche et de la technologie ». Comme le souligne le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, en plus de deux décennies, ce prix a récompensé « plus de 60 femmes scientifiques d’exception tant dans la recherche publique que privée, et ce, dans toutes les disciplines scientifiques ».
Alumna, chercheuse, startupeuse et militante de la cause des femmes
Ces prix, qui se déclinent en quatre grandes catégories, sont décernés par le ministère chargé de la recherche, avec le soutien de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies qui en constituent chaque année le jury. Pour cette 23e édition, dans la catégorie Femme, recherche et entreprise, le jury a donc choisi de récompenser Kate Grieve, directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), spécialisée en imagerie optique, dont les travaux se situent « à l’interface entre la physique, la médecine, la biologie et le traitement d’images ».
Après des études de physique à Londres puis en France à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI Paris),« cette écossaise d’origine » revient finalement en France après avoir passé plusieurs années aux États-Unis et en Grande-Bretagne, où elle cofonde l'Unité d'imagerie oculaire Paris Eye Imaging (Centre d'investigation clinique à l’hôpital des Quinze-Vingts/Institut de la Vision). En 2021, elle devient directrice de recherche INSERM et dirige l’équipe « Imagerie en direct chez les patients et les cellules » à l’Institut de la Vision, où « elle développe des technologies de pointe pour étudier la rétine à l’échelle microscopique ». Parallèlement, elle fonde sa première startup SharpEye, qui reçoit le prix de l'innovation français i-Lab en 2022 et la bourse Innovations en Imagerie de BPI France en 2024.
Comme le souligne le ministère en charge de la recherche, Kate Grieve « milite également pour la visibilité des femmes scientifiques, encourage les candidatures féminines aux prix et veille à la parité dans l’organisation des conférences scientifiques ».
Des carrières internationales pour toutes les lauréates
Les autres prix ont également été attribués à des femmes scientifiques à la brillante carrière ou à la notoriété internationales.
C’est d’abord le cas de Sylvie Méléard qui a remporté le Prix de la Femme scientifique de l’année. Professeure de mathématiques appliquées à l’École Polytechnique, son travail porte sur les « comportements asymptotiques des particules ». Sa carrière est reconnue nationalement, en tant que membre senior de l'Institut Universitaire de France, et aussi internationalement, comme membre de l'Académie Européenne des Sciences, de l'Academia Europaea, et membre correspondant étranger de l'Académie des Sciences du Chili. En dehors de ces activités de recherche, Sylvie Méléard fait montre d’un « engagement profond pour la diffusion des mathématiques et la formation des jeunes », en portant « une attention particulière aux jeunes femmes mathématiciennes notamment en encadrant des doctorantes ».
Viennent ensuite les Prix des Jeunes femmes scientifiques qui sont allés à trois chercheuses :
- Aude Bernheim, chercheuse en microbiologie et en génétique à l’institut Pasteur, qui a effectué son doctorat à l’Institut Pasteur à Paris et son post-doctorat à l’Institut Weizmann en Israël ;
- Morgane Vacher, chargée de recherche au CNRS au laboratoire CEISAM qui a réalisé sa thèse en chimie sur « la dynamique des électrons dans les molécules » à l’Imperial College London après avoir obtenu son diplôme de l’École normale supérieure de Cachan ;
- Marie Verbanck, maîtresse de conférences en biostatistique à l’université Paris Cité et Professeure Junior à l’Inserm, qui développe des « méthodes statistiques innovantes permettant de modéliser finement l’architecture génétique ». Des travaux publiés dans la prestigieuse revue Nature Genetics, journal de référence en génétique, dans lequel « son article est le plus cité au cours des six dernières années, avec plus de 5600 citations à ce jour », comme l’indique l’Université Paris Cité.
A noter que le Prix Spécial de l’engagement, qui récompense une femme scientifique particulièrement investie « dans la sensibilisation et l’orientation des filles et des jeunes en général vers les sciences » et qui fait l’objet d’un processus de sélection différent, ne sera annoncé qu’au début de l’année prochaine.