Feuille de route franco-indienne : 30 000 étudiants indiens en France en 2030

Le partenariat franco-indien, acté entre les deux pays en 1998, a élevé la relation franco-indienne au rang de « partenariat stratégique ». Cet « engagement décisif » a réaffirmé « la profonde confiance mutuelle », issue d’un « partenariat solide et régulier », comme le souligne la présidence de la République. Pour marquer le 25e anniversaire de cet accord, les deux pays ont adopté cette année une « feuille de route » afin de fixer le cap d’une relation bilatérale jusqu’en 2047, année du centième anniversaire de l’indépendance de l’Inde.

Cette feuille de route détaille, dans chacun des domaines, les nouveaux efforts de coopération qui se concrétisent par une « union des forces » afin de faire « des sciences, de l’innovation technologique et de la coopération universitaire des vecteurs de progrès et d’indépendance pour nos pays ».

De nouveaux objectifs chiffrés

La France et l’Inde sont ainsi « déterminées à renforcer leurs liens universitaires et à encourager les échanges entre étudiants ». A ce titre, la mobilité des étudiants fait l’objet de deux paragraphes importants de la feuille de route et plusieurs moyens sont énoncés pour parvenir à de nouveaux objectifs :

• encourager la mise en place de « programmes conjoints de formation, sur le modèle du Campus franco-indien en Indopacifique dans le domaine des sciences de la vie pour la santé ainsi que la mobilité des chercheurs, notamment dans le domaine des sciences et technologies prioritaires » ;
   
• créer une communauté d’Alumni indiens : la France délivrera des « visas Schengen avec une durée de validité de cinq ans aux Indiens ayant étudié en France pendant au moins un semestre, à condition qu’ils aient obtenu un diplôme de niveau master » ;
   
• accueillir davantage d’étudiants indiens. La feuille de route réaffirme l’ambition de la France d’accueillir 20 000 étudiants indiens d’ici 2025 et de faire passer ce chiffre à 30 000 en 2030. Pour faciliter la réalisation de ces objectifs, la France « renforcera la promotion des études en France et étoffera le personnel qu’elle emploie à cet effet en Inde ». Elle créera également des « classes internationales » dans les universités françaises et dans d’autres établissements afin que les étudiants indiens reçoivent une formation en langue française.

Des initiatives pour promouvoir les échanges

Un autre chapitre de la feuille de route, consacré aux « partenariats humains », est également développé. Il s’agit ici de promouvoir plus largement « les échanges, notamment en faveur des jeunes » au moyen de différentes actions :

• respecter l’accord de partenariat pour les migrations et la mobilité, entré en vigueur en 2021, qui représente déjà une étape importante pour mettre en œuvre l’engagement conjoint d’encourager la mobilité des étudiants, des diplômés, des universitaires, des chercheurs et des travailleurs qualifiés. Mais la France et l’Inde souhaitent aller plus loin en travaillant « ensemble à des initiatives encourageant la reconnaissance mutuelle des diplômes et des qualifications professionnelles, pour favoriser la mobilité de la main d’œuvre qualifiée entre leurs deux pays » ;
   
• mettre en place des partenariats entre les établissements de l’enseignement supérieur, les centres de recherche et les entreprises du secteur privé pour renforcer la coopération en matière de formation professionnelle et linguistique. Ces accords « imprimeront une nouvelle dynamique » en matière de coopération linguistique et « encourageront le développement de l’enseignement de la langue française dans les écoles indiennes ». Plus important encore, ils « favoriseront les échanges et la formation des enseignants de langue et faciliteront la délivrance des visas dans le cadre des programmes d’échanges ». Ces efforts, souligne la feuille de route,  « sont emblématiques de l’importance que les deux pays accordent à l’enseignement de leurs langues respectives et du rôle central des langues pour promouvoir la mobilité internationale ».

Des partenariats scientifiques et technologiques

En matière de recherche ensuite, la France et l’Inde souhaitent approfondir leur coopération afin de « promouvoir les partenariats de recherche et les technologies, qui sont indispensables à l’autosuffisance de nos pays ». Cette coopération prendra différentes formes :

• au niveau de la coopération scientifique, les deux pays souhaitent créer un Comité stratégique conjoint franco-indien qui publiera des appels à projet impliquant l’Agence nationale de la recherche (ANR) sur des sujets d’intérêt prioritaires, ainsi qu’en renforçant considérablement leurs outils de coopération scientifique et technologique, en particulier le Centre franco-indien pour la promotion de la recherche avancée ;
   
• en matière de coopération sanitaire, la France et l’Inde « conviennent d’intensifier leur coopération dans le domaine sanitaire et médical », via notamment le Campus franco-indien en Indopacifique dans le domaine des sciences de la vie pour la santé, lancé en 2022, qui « revêt une forme novatrice » en mobilisant « plusieurs universités françaises de métropole et de La Réunion en association avec des établissements indiens ». Dans ce cadre, seront soutenus quatre projets visant à créer des doubles cursus de master dans le domaine de la santé.

Les jalons de partenariats futurs

« L’approfondissement de nos liens dans les domaines de l’éducation, des sciences et technologies, et de la culture, les échanges florissants entre nos jeunes, ainsi que la réussite d’une diaspora en expansion, rapprochent nos peuples et posent les fondements de partenariats futurs ». C’est en ces termes que le communiqué conjoint franco-indien résume cette nouvelle étape des relations entre la France et l’Inde. Grâce à « la feuille de route ambitieuse », conclut le communiqué commun, « le partenariat stratégique entre l'Inde et la France est amené à se diversifier dans de nouveaux domaines de coopération, tout en approfondissant les programmes existants d'intérêt commun ».