Conférence des ambassadrices et des ambassadeurs : force, influence et indépendance de la France

Depuis 1993, tous les chefs de missions diplomatiques français se retrouvent à Paris à la fin du mois d’août. Comme le souligne le ministère en charge des affaires étrangères, "ce rendez-vous offre l’occasion aux plus hautes autorités de l’État de donner les orientations annuelles qui guideront le travail des représentants de la France à l’étranger et auprès des organisations internationales". C’est à ce titre, poursuit le ministère, "un moment central pour la diplomatie française".

Synergie des agendas et pérennisation de Choose France

"Plus le pays sera fort économiquement, plus nous aurons une capacité à rayonner, installer, développer notre force". Le Président de la République Emmanuel Macron a ainsi insisté dans son discours devant les ambassadrices et les ambassadeurs sur la nécessité de poursuivre "l'accélération du travail pour notre attractivité" et, pour cela, « pérenniser évidemment les fameux Choose France ». Au cours de ces sommets organisés à Versailles seront représentés, dans la "synergie des agendas", la force économique  de la France, mais également ses forces culturelle, sportive et gastronomique.

Sur ce sujet, la ministre de l'Europe et des des Affaires étrangères Catherine Colonna précise de son côté dans son intervention que c’est "sous l’étendard Choose France et grâce aux réformes de compétitivité qui ont été menées lors du précédent quinquennat" que la France est devenue le pays le plus attractif d’Europe en termes de projets d’investissements étrangers.

Influence plutôt que rayonnement

Afin encore de "rendre la France plus forte et participer à son influence et à son rayonnement", il est nécessaire, selon le Président "d'assumer totalement une stratégie d'influence et de rayonnement de la France". Mais, plutôt que de parler de rayonnement, le chef de l’Etat lui préfère le mot "influence", car "l'influence consiste simplement à expliquer ce que nous sommes et pouvoir le porter en respectant d'ailleurs les uns et les autres, et en assumant qu'il n'y a pas forcément de rapport déséquilibré". 

Influence à tous les niveaux, y compris pour la coopération universitaire

Au-delà de la stratégie générale d'attractivité et de la stratégie de commerce extérieur, le Président souhaite continuer "le travail qui a été commencé et qu'on le renforce sur l'école et l'éducation". A ce propos, il a salué la réforme de l’AEFE qui a permis de mieux scolariser "des enfants d'autres pays du monde entier qui souhaitent avoir accès à la langue française et à la qualité de notre enseignement". Dans le même ordre d’idée, il a ajouté que "nous allons continuer d'investir, d'accompagner et de démultiplier aussi les coopérations" et notamment "renforcer encore nos coopérations universitaires avec les acteurs dans les pays clés pour nous sur ce volet". 

Pour la ministre des affaires étrangères également, l’éducation "doit rester au cœur de nos préoccupations : nous renforcerons le réseau d’enseignement d’excellence à la française, via le réseau d’écoles françaises à l’étranger" qui est "l’un de nos meilleurs vecteurs d’expansion de la francophonie et une façon de voir le monde". Et, ajoute-t-elle sur ce chapitre, "notre objectif doit être aussi de remettre la France sur le podium des nations les plus attractives pour les étudiants internationaux".

De nouvelles formes de partenariats culturels

Autre point de la stratégie d’influence : la culture. Pour y parvenir, le réseau diplomatique a "un rôle clé aux côtés de l'Institut français qui est à cet égard l'entité faîtière". Mais, souligne le Président, les nouveaux projets culturels devront être construits sur une "philosophie du partenariat d'égal à égal". Pour que change le regard "des opinions publiques ou de leur jeunesse" sur la France, "nous devons aussi démultiplier nos coopérations sur l’industrie culturelle et créative, sur le patrimoine et réussir là aussi à utiliser des formes partenariales que nous réinvestissons".

Une nouvelle perception de la France grâce au sport

Le sport "doit aussi être au cœur de cet agenda d'influence", dans la mesure où l’organisation des les Jeux Olympiques et Paralympiques en France en 2024 est un "moment inédit de mobilisation de toute notre réseau". Ce sera "un événement diplomatique et protocolaire unique organisé à Paris, en Seine-Saint-Denis, à Marseille, en Polynésie française et dans tous les territoires qui sont mobilisés autour de cet événement". Ainsi, estime le Président, "avec le continent africain, avec le continent asiatique, avec le continent latino-américain, la stratégie sportive et éducative est un levier de création de projets communs", d’autant que le sport a aussi la capacité de "valoriser nos diasporas", ce qui représente "un changement complet de la perception de la France". 

Et la ministre des affaires étrangères de préciser pour sa part que 70 Ambassades sont d’ores et déjà associées à cette échéance majeure via le Label Terre des Jeux.