Prix Jeunes Talents France L'Oréal-UNESCO 2024 : dix alumnae distinguées
Le 9 octobre dernier, 35 jeunes chercheuses ont été récompensées pour l’excellence de leurs travaux lors de la 18e édition du Prix Jeunes Talents France L'Oréal-UNESCO Pour les femmes et la Science. Grâce à ce prix, la Fondation L’Oréal met à l'honneur des talents féminins dans différentes disciplines, contribuant à faire avancer la parité dans les sciences. Parmi les 35 lauréates, dix sont des alumni et, plus exactement, des « alumnae » [1] françaises.
C’est dans le but de « valoriser de jeunes chercheuses prometteuses et d’accélérer leur carrière » que la Fondation L’Oréal, en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO, a communiqué début octobre, pour la 18e année consécutive, le nom des 35 doctorantes et post-doctorantes qui ont été récompensées par les Prix Jeunes Talents France 2024 L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science.
Une sous représentation des femmes parmi les chercheurs
« Les femmes sont encore aujourd’hui largement sous-représentées dans les doctorats scientifiques. Cette réalité cache de nombreuses disparités et le fossé est encore plus criant dans certaines filières, comme les mathématiques ou la physique, notamment en raison de stéréotypes solidement ancrés ». C’est en ces termes que s’exprime le président de l’Académie des sciences qui est aussi le président du jury du Prix Jeunes Talents. Selon le ministère français chargé de l’enseignement supérieur, en chiffres, cela se traduit par le fait que les femmes ne représentent encore que 43 % des étudiants dans les formations scientifiques universitaires. De même, malgré des progrès significatifs au cours de ces dernières années, les femmes ne représentent que 29 % des chercheurs en France, contre 31,7 % au niveau mondial.
C’est pour relever ce défi, pour « briser le plafond de verre et inspirer les jeunes générations », qu’a été créé le Prix Jeunes Talents France 2024 L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science. Le jury de ce prix, composé de 40 membres issus de l’Académie des sciences, a cette année examiné 771 candidatures de jeunes chercheuses (537 doctorantes et 234 pots-doctorantes) qui « ont su démontrer une expertise remarquable, au sein des différents organismes de recherche publique ».
Dix alumnae sur 35 lauréates
Parmi les 35 lauréates qui « incarnent l'excellence scientifique française et s'engagent, à travers leurs recherches, pour éclairer à la lumière de nouvelles connaissances un avenir plus juste et durable », dix d’entre elles sont des alumnae qui ont suivi une partie de leur formation ou qui suivent leur doctorat ou leur post-doctorat en France. Plusieurs groupes répartissent les lauréates selon leur spécialité scientifique :
Dans la catégorie « Analyser, anticiper et prédire »
- Jehanne Aghzadi, doctorante, qui après des études en neurosciences l’ayant conduite du Maroc aux États-Unis, poursuit désormais son doctorat au sein de l’Institut de Neurophysiopathologie de l’Université d’Aix-Marseille ;
- Xiaowen Chen, post-doctorante d’origine chinoise, née à Shanghai, qui étudie « les comportements sociaux, essentiels à la compréhension des groupes humains et animaux » dans le cadre d’un post-doctorat au sein du laboratoire de physique de l’École normale supérieure de Paris ;
- Kindness Isukwem, doctorante d’origine nigériane, qui a poursuivi son parcours académique en France avec un doctorat en mécanique des fluides au Centre de mise en forme des matériaux, à l’École des Mines à Paris.
Dans la catégorie « Biodiversité, écologie et changement climatique »
- Paula Araujo-Gomes, doctorante d’origine brésilienne, qui a intégré l’une des meilleures universités publiques du Brésil, avant de poursuivre en France grâce à une bourse d’excellence. Désormais en thèse (SPCI Paris - PSL), elle est spécialisée dans « la compréhension des interactions des microalgues avec leur milieu » ;
- Alicia L. Bruzos, doctorante d’origine espagnole, spécialisée dans la recherche sur le cancer, qui a obtenu une bourse après son premier contrat postdoctoral au Royaume-Uni, et qui termine aujourd’hui un doctorat en France à l’Université de Caen ;
- Gabriela Caballero-Vidal, post-doctorante d’origine paraguayenne, ayant suivi un parcours très international (France, Australie, Suède), qui a consacré sa thèse et ses post-doctorats « aux interactions entre les insectes et leur environnement » et qui est aujourd’hui en post-doctorat à l’Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris (Sorbonne).
Dans la catégorie « Mutations génétiques, cancers et immunité »
- Sheryl Bui, post-doctorante d’origine anglaise, docteure en biologie cellulaire et moléculaire, qui s’est engagée dans « une carrière originale et peu courante en France : médecin-chercheure » dans un laboratoire de l’Université Paris Cité - CNRS - Inserm :
- Oportune Kpotor, doctorante originaire du Togo, où elle a effectué ses premières études universitaires avant de rejoindre l’Université Toulouse III - Paul Sabatier, où elle suit maintenant un doctorat à l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires, sur « une maladie rare et très peu étudiée, la myopathie centronucléaire » ;
- Muzhda Haem Rahimi, doctorante née à Kaboul, qui a effectué, en parallèle de sa carrière d’enseignante en immunologie et microbiologie en Afghanistan, des séjours en France qui lui ont permis de renforcer ses connaissances en immunologie. Ayant été contrainte de quitter son pays, elle poursuit aujourd’hui un doctorat en France, au sein du laboratoire d’immunologie de l’Hôpital Édouard Herriot (Lyon) ;
- Melissa Saichi, doctorante originaire d’Algérie qui, arrivée en France à l’âge de 18 ans décroche une première bourse d’excellence puis une deuxième pour commencer un doctorat en bio-informatique et biologie des systèmes (Institut Curie).
Un réseau précieux
Grâce à ce prix, précise la Fondation, les 35 Jeunes Talents « rejoignent la plus grande communauté de femmes scientifiques dans le monde », composée de plus de 4400 chercheuses originaires de plus de 140 pays. Une communauté qui constitue « un réseau précieux pour favoriser la collaboration scientifique, s’inspirer et se soutenir face aux obstacles ».
En leur accordant une dotation significative (15 000 € pour les doctorantes et 20 000 € pour les post-doctorantes) et en les accompagnant grâce à un programme de formation au leadership, la Fondation L’Oréal et ses partenaires réaffirment leur engagement indéfectible envers l'avenir de la science et la place des femmes au sein de ces disciplines.
[1] Dans les pays anglo-saxons, il est souvent d’usage de féminiser le mot latin « alumni » (anciens étudiants) en « alumnae » (anciennes étudiantes). Nous avons suivi cet usage et féminisé le mot.
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- La Fondation L'Oréalhttps://www.fondationloreal.com/fr
- L'Académie des Scienceshttps://www.academie-sciences.fr/fr/
- Le dossier de presse avec le portrait des lauréateshttps://www.fondationloreal.com/sites/default/files/2024-10/dp_prix_jeunes_talents_france_l_oreal_unesco_for_women_in_science_2024_def4_0.pdf